“Comment j’arrive à vivre ma propre vie entouré de pervers narcissiques”

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Voici le témoignage d’un internaute qui souhaite aider d’autres victimes de PN, comme lui, à revenir sur “les rails de leur propre vie”.


J’ai vécu sous le joug d’une PiNs pendant plus de dix ans. Je les appelle maintenant PiNs, ce n’est pas moi qui ait trouvé ce terme, c’est Maat du site Cogiito, mais il a raison : ils ont une fâcheuse tendance à s’accrocher…

Mon histoire en bref

Elle s’est d’abord présentée à moi comme la personne idéale en me faisant croire qu’elle pensait sincèrement de moi que j’étais quelqu’un d’extraordinairement bien et elle me faisait croire qu’elle m’admirait. Elle m’a fait de beaux cadeaux également au tout début de notre relation. Ça n’a pas duré longtemps, mais elle m’a montré qu’elle pouvait être « bonne » pour moi… et moi j’y ai cru. Ensuite ça a été la lente descente aux enfers, durant 10 ans… Les trucs habituels : isolement, dénigrement, privation, punition, prise de pouvoir, humiliations… etc. Jusqu’à ce que je pense que la mort pouvait être plus douce que la vie.

C’est grâce à mes amis que j’ai repris du « poil de la bête » !

J’avais complètement oublié que j’étais quelqu’un de bien, quelqu’un de brillant. Et c’est surement ce qu’elle n’a jamais supporté chez moi. Non seulement elle a essayé de me détruire… mais elle y est arrivée.

Il m’aura fallu plus de dix ans pour me rendre compte qu’elle se moquait de moi. Il m’aura fallu 1 an de plus pour comprendre que des personnes comme elle existent réellement, et encore un an pour l’accepter… (c’est long).

Mais aujourd’hui, même si elle continue de s’acharner sur moi, car elle est trop minable pour trouver une autre proie, je me sens libéré : je sais que tout ce malheur ne venait pas de moi ! J’ai en partie retrouvé l’estime de moi que j’avais enterré.

Si je vous fais part de mon expérience, c’est parce que je ne sais pas encore si on peut guérir d’un tel traumatisme, mais je suis sûr maintenant que l’on peut vivre avec.

Un dénouement difficile

J’ai rompu les liens avec ma PiNs il y a deux ans, mais je l’ai fait en me respectant.

Toutes les expériences de séparation entre les PiNs et leurs victimes sont différentes, mais je souhaite vous expliquer comment j’y suis arrivé. C’est mon propre parcours et chacun aura sûrement le sien…

Prise de conscience

Ma prise de conscience a eu lieu quand je me suis rendu compte que tout ce que j’aimais, ce qui me procurait un peu de plaisir, était devenu douloureux pour moi. Pour ne citer qu’un exemple, j’adore la musique et j’étais arrivé au point ou écouter la musique que j’ai toujours aimée me faisait littéralement « mal ». C’était physique douloureux. Je me suis interrogé à ce sujet et je me suis rendu compte que c’était moi qui dorénavant m’interdisais de prendre du plaisir.

En y réfléchissant encore un peu plus, je me suis rendu compte que ma PiNs m’avait tellement fait croire que j’avais « un certain nombre de problèmes à régler », qu’il était anormal que je puisse prendre du plaisir à quoi que ce soit si ces soi-disant problèmes n’étaient pas réglés ! En fait, les problèmes en question n’existaient tout simplement pas ! Tout ceci n’était que mensonge.

Il y a eu un jour une conversation très étrange avec ma PiNs… Alors que je venais de faire quelque chose d’intelligent, de juste et de très raisonné, elle m’a dit « mais pour qui tu te prends ? »

J’en suis resté pantois.

C’est à ce moment précis qu’a débuté ma quête de savoir, de comprendre. Je me suis interrogé sur mon estime de moi. J’ai farfouillé le net et je suis tombé sur des sujets connexes très intéressants : trouble de la concentration, asperger, Haut Potentiel, quotient intellectuel, estime de soi…

En quelques minutes, alors que j’avais, toute ma vie basé mon appréhension des interactions humaines sur le fait que nous étions tous semblables, j’apprenais que cette vision était une utopie !

Pour être plus précis, je suis tombé sur un livre que je me suis empressé d’acheter en format digital : « Différence & Souffrance de l’adulte surdoué » de Cécile Bost.

La lecture de ce livre ne m’a en rien apaisé la conscience ni mes souffrances, mais ce fut une révélation :  nous ne sommes pas tous pareils, et cette « satanée » Cécile Bost m’avait démasqué ! Durant ces deux heures de lectures, je pleurais à chaudes larmes, ma vie s’étalait page après page devant mes yeux…

Je ne m’en rendais pas clairement compte à ce moment précis, mais c’est à cet instant que j’ai basculé de l’état de victime inconsciente à celui d’individu éveillé et autonome.

Après cette première révélation littéraire, je continuais ma quête d’informations : J’ai commencé à dévorer tous les écrits que je pouvais trouver sur ces deux sujets particulièrement : Les manipulateurs et les « personnes manipulables ».

Avec le recul, je dois avouer que je pense avoir eu la chance d’aborder mes problèmes dans cet ordre-là : D’abord, qui suis-je ?

Et simultanément mais au second plan : « Qui, ou qu’est-ce qui me fait du mal ? »

Lectures

Pour n’en citer que quelques-unes, les lectures de « Je pense trop » (Christel Petitcollin), « La précocité dans tous ses états : À la recherche de son identité » (Fabrice Bak) et « Trop intelligent pour être heureux : L’adulte surdoué » (Jeanne Siaud-Facchin), m’ont beaucoup apporté. Ces livres m’ont rappelé que j’étais une personne à part entière, et qu’il y avait de belles choses en moi que j’avais malheureusement fini par enfouir…

C’était un bon début, mais ce n’était pas suffisant pour « guérir ».

Toutes ces lectures rapportent à un moment ou à un autre, que les surdoués sont les proies idéales des manipulateurs !

C’était le début de ma deuxième quête : Qui sont ces manipulateurs ?

Parce que je ne fais jamais les choses à moitié, je me lançais dans une course effrénée à la découverte de ceux que je pouvais dorénavant définir par les termes « Pervers Narcissique » !

Depuis les années 90, les lectures à leur sujet sont devenues abondantes. Pas toujours directement, mais les livres qui essayent de vous expliquer pourquoi vous avez perdu l’estime de vous-même finissent toujours par vous expliquer que c’est certainement quelqu’un d’autre qui vous y a poussé.

J’étais tellement « en effervescence » sur ce sujet que j’ai dédié une tablette iPad à la lecture sur ce domaine.

Aujourd’hui, je recense 176 ebooks dans cet Ipad ! Tous ne traitent pas directement des PiNs, car j’ai prolongé la recherche jusqu’à lire Descartes par exemple, afin de me faire une idée de ce que sont la réalité et la vérité.

Les manipulations

J’ai appris une chose très importante à travers toutes ces lectures : Il existe plusieurs types de manipulations !

En voici une brève description :

  • La manipulation positive : C’est quand vous poussez quelqu’un à faire quelque chose pour son bien. Par exemple, quand vous dites à votre enfant « dépêche-toi de te brosser les dents pour que l’on puisse lire une histoire avant de dormir ». En règle général, ce type de manipulation ne contient pas, et n’a pas besoin de contenir de mensonge ! Ce n’est pas le cas des types de manipulations suivantes.
  • La manipulation égoïste aveugle : Le manipulateur utilise des arguments mensongers pour pousser une personne à agir à son propre bénéfice, mais en ayant aucune conscience du tort qu’il crée aux personnes manipulées. L’exemple que l’on retrouve souvent est celui du vendeur à domicile qui fait croire à son client que le taux de cambriolage est tellement élevé qu’il serait fou de ne pas lui acheter un système d’alarme ! Le manipulateur ne pense qu’à sa commission sur la vente, et ne se rends même pas compte que son client n’a pas les moyens de se payer cette alarme inutile et que cela va le mettre dans une position financière « délicate ».
  • La manipulation égoïste consciente : Même exemple que précédemment, mais le manipulateur a conscience du fait qu’il crée du tort à son client, mais il s’en moque complètement !
  • La manipulation perverse narcissique : Dans ce dernier cas, le manipulateur n’a qu’une idée en tête : Faire du tort à sa victime pour se sentir supérieur à celle-ci et ainsi nourrir son ego (narcissique).

Reconnaître le type de manipulation auquel vous avez à faire et très difficile quand il ne s’agit pas du premier type « positif ».

Par contre, la manipulation égoïste consciente est très fréquente, notamment dans les entreprises. Le meilleur exemple est celui du dirigeant d’entreprise qui vous propose d’accepter un emploi mal rémunéré en vous promettant que si cela se passe bien vous aurez vite une promotion et une augmentation ! J’ai souvent demandé à mon entourage si ce type de manipulation leur était déjà arrivé, et tous me répondent que oui et s’empressent alors de me citer leur exemple personnel avec énormément de détails !

Les manipulables

Pour que les PiNs puissent exercer leur activité favorite de destruction mentale afin de se sentir supérieur, il leur faut des proies adaptées.

Les PiNs ont une capacité hors du commun pour détecter les personnes ouvertes d’esprit et capables de se remettre en question, mais ils ont surtout un « super pouvoir » : celui de détecter le degré d’empathie d’une personne.

Les personnes douées d’une empathie élevée, vont être très réceptive à la comédie que va leur jouer le PiNs. Malheureusement pour elle, il s’agit vraiment d’une comédie ! Tout est faux dans la façon qu’aura le PiNs de se présenter à sa proie.

Les personnes hypersensibles et ayant un quotient intellectuel élevé sont les plus à même pour se remettre en question, et donc… à être manipulées !

Et oui ! Voilà une réalité qu’il va vous falloir accepter : Il m’aura fallu quelques mois de lecture et d’intellectualisation pour comprendre et accepter ce fait, mais il est à mon avis essentiel.

Relecture

Mes lectures étaient désordonnées à ce moment-là. Désormais, je parviens à postériori à ordonner ce qu’il me fallait apprendre, et dans quel ordre.

Mais c’est malheureusement loin d’être simple… En effet, la difficulté n’est pas tant de comprendre et d’accepter ce que l’on a vécu au contact d’un PiNs, mais de ne plus se sentir seul et acculé dans cette situation !

Il faut maintenant s’attaquer au gros du problème : « qui est mon PiNs ? »

Effectivement, si vous êtes arrivé à vous rappeler qui vous êtes, il va falloir examiner et comprendre la relation que vous avez avec votre bourreau.

Dans cette deuxième phase, je vous conseille quelques lectures et dans cet ordre-là :

  • « Les pervers narcissiques » de Jean-Charles Bouchoux. Voilà une bonne introduction à la compréhension et à l’acceptation que les PiNs existent bel et bien ! Ce livre est parsemé d’exemples qui rendent la théorie plus facile à comprendre.
  • « Le manipulateur pervers narcissique : comment s’en libérer » de Geneviève Schmit. Dans ce livre, l’auteur fait une approche pratiques des relations toxique avec les PiNs, parsemé d’exemples et découpé par thème, et notamment ces deux thématiques qui ne se trouvent dans aucun autre ouvrage : « Avoir un enfant avec un pervers narcissique » et « La justice et le pervers narcissique ».
  • « Les perversions narcissiques » de Paul-Claude Racamier. C’est un livre relativement court dont la première partie, théorique,est à mes yeux la « bible » de ce qu’il faut savoir sur les PiNs !

Ce dernier ouvrage (Racamier), même s’il est court, nécessitera plusieurs relectures pour en saisir toutes les finesses. N’hésitez pas à revenir sur celui-ci.

La voie de la guérison

Je vais être franc, je doute aujourd’hui que l’on peut réellement et complètement guérir d’une relation toxique. Dans tous les cas, il y a deux choses à régler : retrouver votre estime de soi, et fuir votre PiNs. Ces deux choses vont de pair. Si votre PiNs continu de vous harceler, même sporadiquement, vous continuerez de vivre sous le joug de la crainte et de l’angoisse, et il sera donc difficile de vous reconstruire. Les cas les plus difficiles sont ceux où vous êtes lié soit par des enfants que vous avez eus ensemble, soit parce qu’il s’agit d’un membre direct de votre famille (parent ou enfant).

Dans tous les cas, la solution réside dans le fait de rompre tout lien avec votre PiNs. Lorsque ce n’est pas possible, il faut réduire ces liens au strict minimum.

N’oubliez pas que le PiNs est le champion toute catégorie de l’injonction paradoxale et de la double contrainte. Il utilisera la séparation elle-même pour continuer à vous garder sous son contrôle (dans le meilleur des cas, ou carrément pour vous abattre. Il ne sera même pas rassasié s’il parvient à vous mettre à terre… mais s’il n’y a plus aucune énergie vitale à prendre chez vous, il ira simplement voire ailleurs, c’est un prédateur.

Comme exemple, je repense à cette personne que j’ai entendu dire dans un groupe d’entraide « J’ai préféré demander au juge de lui confier la garde intégrale des enfants, car j’avais la sensation que si je continuais de la croiser je deviendrai fou ! ».

Quand vous sentez que vous commencez à vous libérer de l’emprise du PiNs, vous vous rendez rapidement compte que votre pervers narcissique à complètement chamboulé votre vie, votre pensée et votre entourage.

Si vous arrivez à cet instant « charnière » ou vous commencez à percevoir que vous n’êtes pas coupable de ce qui vous est arrivé, vous vous sentirez rapidement bien seul devant le fait que votre entourage est loin d’avoir compris ce qui vous est arrivé.

Que ce soit avec la famille ou avec les amis, les PiNs ont semé un tel doute que les personnes qui vous sont les plus proches continuent durant très longtemps à douter de votre vision de la situation.

La première chose à faire pour accepter cet état de fait, c’est d’être compréhensif. Il est très difficile car, ce que l’on attend de notre famille et de nos amis, est une acceptation inconditionnelle ! Mais cela n’arrivera pratiquement jamais. Il faudra prendre énormément de temps pour leur apporter les démonstrations nécessaires, celles qui feront qu’ils vont commencer (tout doucement) à vous croire.

En règle générale, c’est durant la période où vous essayez de fuir votre PiNs que vous avez le plus besoin de vos proches, et il faut bien comprendre ce qui se passe ici : Vous allez essayer de raconter à vos amis ce qui vous arrive, mais à ce moment-là vous êtes surement en « mode panique ».

Votre PiNs vous a tellement « retourné le cerveau » que vous avez du mal à vous exprimer calmement et avec la cohérence linéaire nécessaire pour vous faire comprendre. Vous allez raconter à vos amis une suite interminable d’anecdote sur les interactions que vous avez eu et que vous avez encore certainement avec votre PiNs…

Et vous attendez de vos amis qu’ils vous comprennent et prennent parti ! (Pour vous évidemment !)

Il est probable que durant ces derniers mois, ces dernières années, vos proches se sont fait une idée de vous et de votre PiNs. Bien évidemment, votre PiNs ayant eu, durant tout ce temps, un comportement « cohérent », vos amis aurons du mal à se détacher de l’idée qu’ils se sont faite de vous et de votre PiNs.

Prenons l’exemple d’un PiNs avec qui vous avez vécu en couple : Vos proches ne connaissent que le visage « public » de votre PiNs.

Si vous essayez de leur raconter ce qui vous arrive (ou ce qui vous est arrivé) dans l’intimité de votre relation, vos amis ne voudront pas prendre position car, ils ne connaissent pas la réalité des relations intimes de votre couple. Ils ne prendront pas parti. En y réfléchissant un instant, c’est sans doute une attitude normale et compréhensible pour les amis d’un couple « normal » qui se sépare « normalement ».

Malheureusement, ce que vous attendez d’eux à cet instant c’est justement qu’ils prennent parti !

Vous avez besoin de savoir que vous n’êtes pas fou, et que ce que vous vivez est bel et bien anormal.

Il m’est arrivé de dire à mes proches :

« tu sais, il m’aura fallu X années pour m’en rendre compte, une autre pour comprendre, et encore une pour accepter… donc je ne m’attends pas à ce que tu comprennes et accepte tout ce que je te raconte en quelques minutes… ».

Mon seul conseil à ce sujet, c’est « Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage ! » (Jean de La Fontaine).

La voie de la guérison II : le retour.

Il y a un principe fondamental à la guérison : C’est d’admettre que l’on a été malade !

Bien sûr, on ne parle pas d’un simple rhume. Mais si vous arrivez à visualiser mentalement que votre psyché et votre capacité de raisonnement ont été « intoxiquées » durant une certaine période, vous arriverez plus facilement à ressentir ces moments (agréables) qui s’offrirons à vous, durant lesquelles vous vous sentirez « saint d’esprit ».

Maintenez votre cap de pensé et d’action et dans quelques mois, votre entourage commencera à prendre conscience que vous n’êtes pas un être « délirant ».

Mais soyons clair : Il n’y a pas de recette miracle pour guérir d’une relation toxique avec un PiNs.

Par contre il y a un ensemble de choses à ne jamais oublier et/ou à appliquer.

Voici pêlemêle et donc, sans ordre de priorité les attitudes à adopter que je préconise :

  1. La première chose est sans doute la plus difficile : réconciliez-vous avec vous-même !
    Rappelez-vous qui vous étiez avant cette relation désastreuse. Vous aviez des valeurs (que vous avez sans doute enterrées entre temps…) Ramenez-les à la surface et dégustez-les, savourez-les !
  2. Ne laissez pas votre PiNs vous dicter ce qui est bien ou pas ! Le ou la PiNs passe son temps à faire des choses d’une certaine façon et à vous faire croire que c’est comme cela qu’il faut vivre… Que vous, vous ne savez pas comment vivre. Que vous êtes un incapable… C’est complètement faux ! C’est FAUX, FAUX, Archi-Faux ! A chaque fois que votre PiNs va faire quelque chose d’une certaine façon, ce sera dans le seul but de vous montrer qu’il faut faire « à sa façon, et pas à la vôtre » ! Dites-vous clairement « tu fais comme tu veux, mais moi je fais comme ça, et c’est parfait ! »
  3. Attendez-vous au pire ! C’est surement quelque chose que vous savez déjà, mais le PiNs (un peu comme aux échecs) a toujours plusieurs coups d’avance sur vous. Apprenez à vous « en foutre » ! Laissez-le tendre ses pièges et apprenez à slalomer pour les éviter. Ne portez aucune attention à ses actions ! Il faut arriver à vous convaincre que les actions de votre PiNs n’existent que si vous y prêter attention.
  4. Restez vous-même dans tous les cas, SAUF avec votre PiNs ! Le PiNs n’a aucune morale, aucune justice, aucune cohérence ! Mettez-vous bien en tête qu’avec un PiNs : « Tout est permis !». En psychanalyse, ou en psychothérapie, on commence normalement par apprendre quelles sont nos valeurs, à se réconcilier avec elles et à les appliquer pour vivre ce que l’on est. C’est valable pour les interactions avec les gens « normaux ». Dans le cas d’un PiNs… Faites le contraire !
    D’ailleurs, apprenez à vous amuser avec votre PiNs : Si vous voulez qu’il écrive noir sur blanc ce qu’il a à vous dire, dite-lui que vous n’aimez pas échanger par sms ou par email, que cela prend trop de temps que vous n’êtes pas à l’aise… Plus jamais il ne vous téléphonera !
  5. Ne laissez JAMAIS le PiNs parler pour vous ! Le PiNs va systématiquement vous inclure dans sa pensée et sa vision. Il dira « ON sait très bien que… », n’hésitez pas à lui demander « c’est qui ON ? ». Il dira également « Tu sais très bien que… » ou « tout le monde sait que… », là aussi faite lui remarquer que c’est son opinion mais pas la vôtre. (Faites attention, ils deviennent très vite virulents à ce jeu, mais apprenez à prendre plaisir à ne pas tomber dans leurs pièges et à les voir s’exciter !)
  6. Exprimer votre point de vue sans le défendre. C’est une règle essentielle ! N’expliquer jamais pourquoi vous avez pris une décision, dites simplement et calment quelle est votre décision. Si vous vous justifiez, le PiNs va aussitôt vous expliquer que vous n’y comprenez rien et que vous ne savez ni réfléchir ni vivre. Si le PiNs vous demande « Pourquoi ?» : NE REPONDEZ PAS !
  7. Mettez-vous bien dans le crane que si un PiNs essaie de vous faire croire que vous vous trompez systématiquement, c’est uniquement parce-que vous avez vu juste ! (Réjouissez-vous, savourez-vous !)
  8. Même si les PiNs n’abandonnent JAMAIS une proie, essayez de savoir quel est votre rang dans sa liste actuelle de victimes. Pour l’exemple, je ne le savais pas à l’époque mais quand j’avais 20 ans j’ai fréquenté une PiNs… Après presque 30 années sans aucune interaction avec elle, elle a posté un message insultant à mon sujet sur facebook en me nommant littéralement ! Il est clair qu’elle a eu d’autres proies entre temps, mais qu’à ce moment-là elle n’avait rien à se mettre sous le coude et elle est donc remonté jusqu’à moi dans sa liste de victime potentielles… C’est pathétique, mais comprenez bien que dans sa tête elle s’est dit « cela a déjà marché avec lui, il n’y a pas de raison que cela ne marche plus ! ». J’ai remarqué sont attaque mais je l’ai complètement ignoré. Elle a sans doute attaqué la suivante sur sa liste…
  9. Les PiNs pensent que certaines de leurs fonctions sociales les rendent intouchable. Ils adorent avoir des postes « à responsabilité » (soi-disant). Ils pensent sincèrement que cela les rends supérieur et que vous serez dans l’obligation de vous écraser devant eux… N’ayez pas peur de cela, dites-vous bien que c’est complètement faux ! Dans mon cas personnel, une de mes PiNs pensait avoir le droit de vie ou de mort sur moi car elle était élue locale ! La réalité c’est que cela reste la parole d’une personne contre la parole d’une autre, ni plus ni moins ! (Mettez-vous bien cela en tête !)
  10. Ne vous isolez pas ! Je vous ai parlé en préambule de l’isolement que va vous imposer votre PiNs dès le départ de votre relation. À l’instant où vous aurez trouvé la force de rompre les liens avec votre PiNs, vous allez vous tourner vers votre entourage mais vous n’aurez sûrement qu’une seule chose en tête : leur faire comprendre ce qui vous est arrivé.
    Au moment où l’on quitte un PiNs, on déborde de sentiments et d’émotions exacerbées. Quand vous rencontrerez vos amis vous risquez fort de ne leur parler que de cela et vous vous rendrez compte au bout d’un certain temps que ce n’est pas ce que vos amis attendent de vous. Vous risquez fort de ressentir une certaine forme de honte à les avoir « harcelé » sur ce sujet. Votre premier réflexe sera donc de préserver votre amitié, et vous risquez de vous éloigner à nouveau de vos amis.
    De plus, lorsque vous êtes en train de rompre vos relations avec un PiNs, cela devient rapidement votre préoccupation principale, pour ne pas dire la seule. Durant les premiers temps, cela risque d’être votre unique sujet de conversation avec vos amis ou votre famille.
    Néanmoins, si vous faites l’effort de continuer à les fréquenter vous pourrez rapidement trouver d’autres intérêts communs, d’autres expériences communes, qui vont tout doucement vous ramener à votre vie antérieure : cette vie durant laquelle vous partagiez des choses positives avec votre entourage. Apprenez également à savourer ces instants qui vont doucement réapparaître : ces instants ou votre sujet de conversation n’est pas votre PiNs.
    Ce que je vais ajouter peut paraître un peu fort ou exagéré, mais je dirais globalement que ceux qui n’ont pas vécu ce que vous vivez ne peuvent pas vous comprendre. Donc, continuer, ou reprenez vos relations avec vos amis, mais essayez de ne pas les saouler avec vos problèmes. D’autant plus que maintenant que vous savez ce qu’est une relation toxique, vous aurez plus de facilité à vous rendre compte si une personne de votre entourage peut être à même de vous comprendre sur ce sujet ou pas.
  11. Médication !
    C’est un sujet qui est rarement abordé dans la littérature qui traite des relations toxiques avec les pervers narcissiques. Néanmoins, la période de séparation avec un PiNs est physiquement et mentalement très intense. J’ai déjà publié un article au sujet de la fragilité de la santé des personnes qui sont sous le joug d’un pervers narcissique. J’y ai essentiellement évoqué la santé physique. L’instant de la séparation et les mois, voir les années, qui suivent sont psychiquement très intenses.
    Dans la majorité des cas, quand une victime fuit son bourreau, elle voit très rapidement son anxiété augmentée et il est très fréquent que ce niveau d’anxiété permanent pousse la victime à un état de dépression. En effet, même si on s’est éloigné de notre PiNs, il faut énormément de temps avant que la relation toxique ne soit plus notre préoccupation principale. La plupart des victimes le définissent ainsi : « cela me ronge de l’intérieur ».
    Mon conseil à ce sujet, c’est de ne pas hésiter à consulter son médecin traitant. Je dirais pour vous convaincre « qu’ils en ont vu d’autres ! ».
    Il est néanmoins important pour vous de bien comprendre et trier vos émotions et vos sentiments afin de les ressentir comme autant de signaux d’alertes qui vous donnerons qui indication sur ce qu’il se passe à un instant T, et qui vous permettrons d’agir en conséquence.
    Le premier symptôme à « soigner » est d’abord l’anxiété (l’angoisse). Vous la connaissez par cœur, mais elle s’est tout doucement installé en vous depuis le début de votre relation toxique et vous avez maintenant l’impression qu’elle fait partie intégrante de vous-même. Mais détrompez-vous, l’angoisse n’est pas une caractéristique de votre être qui vous définit. Vous n’êtes pas sensé vivre dans l’angoisse !
    L’anxiété ressentie par la proie d’un PiNs se manifeste sous différentes formes, mais elle a toujours un impact physique très prononcé : Certains expliquent qu’ils se lèvent « la boule au ventre », pour d’autre c’est un sensation d’alerte permanente : ils vont bondir au moindre stimuli externe qui leur rappel que le PiNs n’est jamais loin. L’effet secondaire principal de cet « état d’alerte constant » est la difficulté à se concentrer sur des tâches simples. Beaucoup disent qu’ils « n’arrivent plus à travailler » (par exemple), et d’autres diront carrément qu’ils « n’arrivent plus à vivre dans cet état ».
    Il existe aujourd’hui une grande variété d’anxiolytiques qui peuvent vous aider à reprendre une « vie normale ».
    Sachez également qu’une fatigue physique permanente chez la victime d’un PiNs est souvent le signe d’un état d’alerte anxieux permanent.
    Il y a un autre symptôme récurent et persistant à la fréquentation d’un PiNs : son existence envahie vos pensées 24h sur 24. C’est une forme de psychose : On est obnubilé par les actes de notre bourreau. La définition du mot Obnubilé est très intéressante. Il ne s’agit pas d’une pensée qui nous obsède mais de ses effets : (Larousse) « Obscurcir les facultés mentales, fausser le jugement ».
    Certaines victimes de PiNs témoignent du fait que l’association d’un anxiolytique et un antidépresseur « améliore »  certes leur état, mais que l’association d’un anxiolytique et d’un antipsychotique (à faible dose) utilisé pour traiter la schizophrénie leur permet de recouvrer « une vie normale ». Concrètement, ils ne passent plus leurs journées à penser au prochain coup que leur portera leur PiNs , ils arrivent à se concentrer sur leur présent.

Je viens de vous faire une liste de « conseils », et vous n’arriverez sans doute pas à les adopter du premier coup. Acceptez d’avance que même si vous savez ce qu’il faut faire en théorie, la mise en pratique sera difficile et que vous allez vous tromper, vous allez commettre des erreurs. Ce n’est pas grave, vous êtes sur le bon chemin. Retrouver qui vous êtes demande du temps, alors soyez indulgent avec vous-même.

Important à admettre : Si vous êtes la proie d’un PiNs, c’est que vous êtes ouvert d’esprit et que vous êtes capable de vous remettre en question. Cette caractéristique qui est un atout quand on est altruiste et créatif, est votre point le plus faible face à un PiNs ! Admettez-le sans le remettre en question que le PiNs ne changera jamais ! Vous n’arriverez jamais à le ramener à la raison : il en est INCAPABLE !

Admettez également d’ores et déjà que votre PiNs ne vous lâchera jamais ! Vous en avez pris pour perpète !

Ceci étant dit, concentrez-vous maintenant sur vous-même. Ne laissez pas le PiNs vous dicter votre vie.

article rédigé par MAAT (Multi Auteurs Attribution Tank)

1 COMMENTAIRE

  1. Je suis moi-même la fille d’une perverse narcissique et je peux affirmer que leur pouvoir de nuisance, même lorsqu’on est éloignés d’eux, est inimaginable pour le commun des mortels.
    Après avoir coupé les ponts en fin 2016 (j’aurais mis le temps) j’ai écrit un blog sur le sujet et cela a été très salvateur.
    https://mereperversenarcissique.blogspot.com/2019/01/lamere-tape-dur-meretoxique-perverse.html#comments

    Face à un pervers narcissique, dès les premiers signes, il faut fuir le plus loin possible et ne jamais se retourner…
    Ne JAMAIS imaginer une seconde que les choses peuvent s’arranger. Si elles s’arrangent ce sera pour une période très courte. Le psychopathe en profitera pour mieux consolider sa toile et piquer plus fort et plus souvent…
    Son seul but est de vous détruire !!!

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