
La Tourquennoise nous quitte après une belle carrière dans le cinéma, le théâtre, la télévision mais aussi avec une image de grande femme du Nord.
Pour beaucoup elle restera l’incontournable associée de Pierrot dans l’émission « Goûtez moi ça », pour d’autres la maman de Pimpon joué par Souchon dans « L’été meurtrier » et pour les plus anciens, une compagne de planches de Jacques Rosner au sein du Théâtre populaire des Frandres. Mais pour la plupart des nordistes, Jenny Clève restera « notre Jenny du Nord ».
La comédienne, née à Roubaix le 3 avril 1930 mais vivant à Tourcoing depuis plus de soixante ans, y est décédée dans son sommeil dans la nuit de vendredi à samedi. Toujours partante pour vous offrir une petite coupe de Vouvray, souvenir de l’exode familial en Touraine, elle vous accueillait avec un sourire bienveillant ne manquant jamais une occasion de vous narrer des anecdotes de tournages. Avec plus de 40 films dont beaucoup de Jean Becker (« Les enfants du marais » « l’Été meurtrier » « Elisa » « Bienvenue chez les Chtis » « Brèves de comptoir » mais aussi des séries télé comme « le Baron noir » une centaine de dramatiques pour le petit écran, une vingtaine de pièces de théâtre, des opérettes, etc. son palmarès est impressionnant.


Elle rougissait de plaisir lorsque des spectateurs lui écrivaient qu’elle aurait été meilleure que Line Renaud dans « Bienvenue chez les Ch’tis »…
Véritable amoureuse du Nord, elle n’avait jamais voulu le quitter même pour une carrière cinématographique encore plus renommée. Pour elle, on pouvait très bien travailler dans ce monde-là sans avoir besoin de s’expatrier dans la capitale. Une vision aujourd’hui partagée par pas mal de comédiens nordistes. Son caractère bien trempé ne lui avait pas valu que des amitiés mais elle s’en contre-fichait. Elle rougissait de plaisir lorsque des spectateurs lui écrivaient qu’elle aurait été meilleure que Line Renaud dans « Bienvenue chez les Ch’tis »…

Élue à Tourcoing
Mais Jenny ce n’était pas seulement la comédie et le cinéma. Républicaine, anticléricale, humaniste, et jamais la langue dans la poche, elle avait été élue auprès de Jean-Pierre Balduyck, le maire socialiste de Tourcoing, entre 1989 et 2001, qui lui avait confié la mission de la culture. Elle était toujours fière qu’on fasse appel à elle pour marrainer une association, une action humanitaire ou encore des géants comme celui à l’effigie de son copain Ronny Coutteure.

Véritable amoureuse du Nord, elle n’avait jamais voulu le quitter même pour une carrière cinématographique encore plus renommée. Pour elle, on pouvait très bien travailler dans ce monde-là sans avoir besoin de s’expatrier dans la capitale. Une vision aujourd’hui partagée par pas mal de comédiens nordistes. Son caractère bien trempé ne lui avait pas valu que des amitiés mais elle s’en contre-fichait. Elle rougissait de plaisir lorsque des spectateurs lui écrivaient qu’elle aurait été meilleure que Line Renaud dans « Bienvenue chez les Ch’tis »…
Parce que oui, l’accent du Nord, Jenny savait le faire vivre naturellement. La voix de la comédie ne s’arrête pas là puisque sa petite fille, Charlotte Talpaert, a pris le chemin des planches à son tour.
Jenny Clève meurt sept ans, presque jour pour jour, après son mari, le comédien Claude Talpaert avec qui elle a eu deux filles et deux garçons dont Franck Talpaert qui a pris le relais de la politique en étant élu d’opposition à Tourcoing.

“Ma Jenny c’était la femme du Nord”
“Ma Jenny, c’était une femme formidable, je suis tout bouleversé. Pendant nos années télé, tous les mois, je la voyais et suivais partout. C’était une période géniale. Et puis elle avait ses phrases cultes ! Comme “avec ça, qu’est ce qu’on boit?” Tout le monde s’en rappelle. C’est un moment formidable. On était fort ami Jenny et moi.“
La voix qui tremble, il continue. “Jenny, c’était la femme généreuse, c’était la femme toujours souriante, toujours pleine de vie. J’ai vécu vraiment des moments fantastiques avec elle. On passait notre temps à rire. Je lui disais souvent que c’était la seule femme avec qui je m’entendais bien et avec qui je ne me suis jamais disputé et elle me répondait “Oui, mais c’est parce que j’ai bon caractère !”
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Jenny, c’était la femme du Nord. Elle a toujours aimé son Nord. Elle avait tellement à dire et était très drôle.
Vous savez, je suis torturé par sa disparition, mais elle est partie tranquillement dans son sommeil, je l’ai vu il y a 8 jours et elle allait bien. Je suis soulagée pour mon amie.“
Pierrot de Lille et Jenny Clève ont tourné “Goûtez-moi ça” ensemble de 1993 à 2012. Ils avaient également sorti en 2010 un livre de recettes Cuisiner simple et rapide.
Jenny Clève était également une figure de la vie politique locale, avec son engagement politique à la mairie de Tourcoing, où elle officiait dans la culture.