Le contrôle inhibiteur, en toute logique !

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Biais Cognitif

Voilà de quoi donner du sens au proverbe « Il faut tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. ».

Le contrôle inhibiteur est une fonction du cortex préfrontal qui va envoyer des ordres inhibiteurs vers, notamment, les régions sous-corticales.

Ne paniquez pas à la lecture de cet énoncé, c’est en fait très simple, et un petit exemple va vous permettre de comprendre en quelques secondes.

Essayer de répondre le plus vite possible à cette question :

Y a-t-il plus de moutons dans le premier groupe ou le deuxième ?

Peut-être avez-vous trouver rapidement une réponse, bonne ou mauvaise, mais pour la plupart d’entre nous, nous avons ressenti une légère hésitation ou un doute quant à notre capacité à répondre rapidement à la question. Nous aurons ressenti le « contrôle inhibiteur » qui nous murmure « ne te fie pas à ce que tu crois ressentir, … compte les moutons ! »

Dès le plus jeune âge, on perçoit une forme de règle empirique qui nous laisse à penser que ce qui prend plus de place est plus nombreux !

Je ne vous fais pas un dessin, mais faites un tas de 120 bonbons bien rassemblés sur table et un autre tas de 100 bonbons un peu plus épars, puis demandez à un enfant dans quel tas il y a le plus de bonbons… il vous montrera spontanément le deuxième !

C’est normal, c’est un apprentissage que l’on qualifie d’euristique : notre cerveau finit par être « câblé » pour ressentir qu’un tas plus grand contient plus de choses qu’un tas plus petit.

Là où cela devient intéressant, c’est de se rendre compte que l’on peut « entraîner » notre cortex préfrontal à lutter contre ce réflexe heuristique.

Prenez le dessin suivant qui se compose de deux voitures sous lesquelles on trouve un « signe graphique », le premier réflexe (qui parait être d’ordre heuristique) nous fais voir deux véhicules nommés d et b.

Notre contrôle inhibiteur nous a permis de dépasser le fait que l’on a simplement sous le nez deux dessins symétriques !

C’est ce contrôle, qui à force d’entrainement, prédomine sur le réflexe heuristique qui nous montre la même chose en symétrie.

On peut le vérifier avec cette image dans laquelle la symétrie n’a presque plus d’ambiguïté :

Pourquoi est-il important de comprendre nos réactions et de savoir si elles sont de type heuristique ou cognitif ?

Tout simplement, car nous nous mentons souvent à nous même en prenant beaucoup plus facilement en compte les informations qui vont corroborer notre réflexe heuristique plutôt que les données qui permettraient d’obtenir une réponse logique et plus juste… mais différente.

Cette tendance à se conforter dans ce que nous connaissons s’appelle le « Biais cognitif » (Biais dans le sens biaisé, ou détourné de son but originel), et cette tendance naturelle est très utilisée dans le marketing ou la publicité pour nous faire croire tout un tas de choses qui n’ont en fait aucun sens, car elles n’ont aucune relation réelle, ou disons aucune corrélation.

Même si vous n’êtes pas anglophone, je vous invite à jeter rapidement un œil sur le site web Spurious Correlations dans lequel vous trouverez un tas d’exemples de graphiques qui mettent en relation des choses qui n’ont rien à voir entre elles, simplement pour le plaisir de voir à quel point on peut être trompé par ce que vous connaîtrez maintenant sous l’appellation « Biais Cognitif ».

Je vous propose un seul exemple tiré de Spurious Correlations (fausses corrélations), ce graphique qui montre une possible relation entre les dépenses des USA dans les sciences, l’espace et les technologies d’une part, et le nombre de suicide par pendaisons, strangulation et suffocation d’autre part…

Faites donc attention à votre biais cognitif, une organisation de pensée trompeuse et faussement logique, apprenez à inhiber votre automatisme de réponse.

On est très tenté d’y voir une relation, mais il n’y en a strictement aucune !

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